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Samuel MarreLaboratoire ICMCB

Consolidator Grant

 

« En fait, c'est un peu comme si je compostais le CO2 »

La naissance du projet :

Après avoir réalisé une thèse au sein de l’Institut de Chimie de la Matière Condensée  de Bordeaux (ICMCB) portant sur l’utilisation des fluides à hautes pressions et températures pour synthétiser les matériaux, Samuel Marre entreprend un postdoctorat au MIT (Massachusetts Institute of Technology - Etats-Unis) pour développer des compétences de « microfluidique » afin de pouvoir étudier ces fluides « in-situ ». Ainsi, après ses études, il réintègre l’ICMCB en 2009, à l’heure où les thématiques environnementales sont grandissantes. Son objectif ? Trouver un moyen d’utiliser le CO2 rejeté dans l’atmosphère. Mais comment faire pour y parvenir ? Le stocker dans le sol à un ou deux kilomètres de profondeur ? Oui, mais il faut trouver un moyen de rentabiliser le stockage et d’étudier l’effet que cela a sur la biodiversité.

Le projet BIGMAC :

En partant de ce constat, Samuel Marre pense à combiner deux méthodes : stocker le CO2 sous terre et utiliser des bactéries pour transformer ce dernier en méthane, matière première facilement utilisable. Il obtient alors une bourse européenne ERC en 2016. Avec ses compétences en microfluidique, il développe des micro-puces afin d’étudier, à l’échelle de son laboratoire, les réactions d’introduction du CO2 et le comportement des bactéries dans les mêmes conditions qu’à quelques kilomètres de profondeur. Ainsi, il peut étudier, avec l’aide de biologistes, quels sont les rendements, en terme de production de méthane, de différentes souches bactériennes, pour à long terme, pouvoir transformer le CO2 injecté dans les sous-sols.

Et après BIGMAC ?

« Le problème quand on a une ERC, c’est de penser déjà au sujet de la prochaine ». Les outils fabriqués dans le cadre du projet BIGMAC montant à de très hautes pressions et températures, l’idée de Samuel Marre serait de les utiliser non plus pour le stockage du CO2 mais pour récréer les conditions de l’origine de la vie. Effectivement, son idée est d’élaborer sur ces petites puces des conditions proches des sources géothermales au fond des océans où l’on suppose que les premières molécules complexes ont pu être synthétisées, et ainsi, peut-être percer le mystère des origines de la vie sur Terre.

© Samuel Marre/ICMCB/CNRS

Fiche d'identité du projet :

Nom du projet : BIGMAC - Microfluidic Approaches mimicking BIoGeological conditions to investigate subsurface CO2 recycling

Type d'ERC : Consolidator grant

Date d'obtention : 2016

Thématique : Physique et sciences de l'ingénieur

Laboratoire : ICMCB (CNRS/université de Bordeaux)