© CNRS Photothèque - Pierre Dubergé

Laurent CognetLaboratoire CPMOH

Médaille de bronze du CNRS

« C’est un métier dans lequel on cherche continuellement à assouvir sa curiosité. C’est tout de même sympa ! »

S’il y a quelqu’un qui ne va pas au travail à reculons, c’est bien Laurent Cognet. Et il en a fallu de la curiosité à cet opticien de formation pour se retrouver, aujourd’hui, à 34 ans, dans le milieu des neurobiologistes. Son credo ? La détection de nano-objets individuels et les applications de ces recherches pour les neurosciences. C’est par choix que Laurent Cognet entre, en 1992, à l’École supérieure d’optique à Orsay.Il emprunte ensuite la voie de la recherche et obtient, en 1999, une thèse en optique atomique à l’Institut d’optique d’Orsay.Puis, il décide de partir à Leyde, aux Pays-Bas, rejoindre une équipe qui travaille sur les méthodes de détection de molécules biologiques individuelles par microscopie de fluorescence. « La spécificité de ces recherches était de n’étudier qu’une unique molécule – au lieu d’un ensemble de molécules – et ce, directement dans des cellules vivantes. »Fort de cette expérience, à l’interface entre la physique et la biologie, Laurent frappe à la porte du CNRS en2000 et propose de développer les méthodes optiques de détection de nano-objets individuels dans l’équipe de Brahim Lounis et de les appliquer à la neurobiologie.

« Je voulais continuer à faire de la physique fondamentale tout en m’appropriant des questionnements propres à la neurobiologie. » Le courant passe immédiatement entre le physicien et les biologistes. Les résultats obtenus par l’équipe font aujourd’hui référence dans la communauté internationale.Dernièrement, Laurent Cognet et son équipe sont parvenus à détecter des nanoparticules d’or de 1,4 nanomètre de diamètre. Une découverte cruciale – ces objets n’avaient jamais pu être détectés avec les méthodes d’optique en champ lointain – ouvrant la voie à une nouvelle spectroscopie optique. Ces nanoparticules d’or peuvent être utilisées comme marqueurs et remplacer avantageusement les molécules fluorescentes qui ont la fâcheuse manie de griller dès qu’on les regarde. Jamais avare d’une métaphore, le chercheur fait un parallèle entre les molécules fluorescentes et un ballon de baudruche que l’on accrocherait à une personne pour la repérer au milieu de la foule et qui exploserait sitôt qu’on le regarde. « Grâce à ces nanoparticules, on peut désormais observer les molécules biologiques qui nous intéressent aussi longtemps que l’on veut tout en minimisant la taille du marqueur qui nous sert à les détecter. Ceci offre des perspectives considérables en biologie cellulaire et aussi pour les puces à ADN. »