© CNRS Photothèque – Jean-François Dars

Henri Valeinslaboratoire CRMSB

Médaille de cristal du CNRS

Henri Valeins, 44 ans, se définirait volontiers comme ingénieur qualité. Une fonction qui a le vent en poupe puisque la qualité de la recherche est désormais une des priorités affichées par le CNRS. Et le fait est que la demande en matière de qualité est de plus en plus forte dans la recherche scientifique, non seulement dans les laboratoires qui souhaitent améliorer leurs méthodes, mais aussi parce que cette dimension qualité devient absolument essentielle dans le cadre des contrats passés avec les industriels, avec l’Agence nationale de la recherche (ANR) ou au niveau européen.Pionnier en la matière, Henri Valeins a, depuis 2003, développé une véritable politique qualité au sein du Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB) de Bordeaux, spécialisé dans l'étude des systèmes vivants par l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Il est également responsable de la sécurité du réseau informatique de ce Centre : la sécurité n’est-elle pas le premier pas vers la qualité ?Ce docteur en biologie, spécialiste en instrumentation scientifique (spectrométrie de masse et IRM), très tôt passionné d’informatique et fervent partisan des logiciels libres, a su adapter les concepts et les méthodes qualité en vigueur dans l’industrie au monde de la recherche, pourtant très différent. « Cette démarche qualité repose avant tout sur un travail d’amélioration continue : il s’agit d’analyser les méthodes utilisées, d’identifier les dysfonctionnements ou les lacunes, et d’améliorer l’organisation, les protocoles et les techniques de recherche. » C’est un travail collégial, Henri Valeins insiste beaucoup sur ce point, qui implique l’ensemble des membres du laboratoire, de la secrétaire au chercheur, de l’ingénieur au thésard, et qui est étroitement corrélé à une démarche projet. « C’est vraiment une démarche d’équipe dont je ne suis que le catalyseur. » Très attaché au partage des connaissances et des bonnes pratiques, il a ainsi identifié et répertorié les compétences et les meilleures pratiques biologiques de chaque membre du Centre pour les mettre à la disposition de la communauté sur un intranet qu’il a spécialement créé à cet effet. « Nous avons tous une ou des compétences qu’ignorent souvent nos voisins. Chaque compétence ou bonne pratique technique est associée au chercheur ou à l’ITA qui la maîtrise. Celui ou celle qui désire apprendre telle ou telle technique peut alors contacter celui ou celle qui la pratique. Ce partage des savoir-faire individuels profite donc à tous, et tout particulièrement aux nouveaux entrants. La qualité s’en trouve naturellement renforcée. » Dans le privé, ce père de deux enfants a une passion : il aime développer des outils informatiques de traitement audio et vidéo. Des outils basés sur des logiciels libres, bien sûr !