© Daniel Choquet

Daniel ChoquetLaboratoire IINS

Advanced Grant
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« Je regarde les protéines bouger dans les synapses »

La naissance du projet Dyn-Syn-Mem :

Après une formation d’ingénieur et une thèse en pharmacologie, Daniel Choquet a d’abord travaillé en immunologie pendant près de dix ans. C’est au cours d’une mobilité aux USA qu’il s’intéresse à la migration cellulaire et apprend que les protéines bougent dans les membranes des cellules. Il s’attaque ensuite aux protéines de stabilisation des récepteurs des neurotransmetteurs et a une conviction à contrecourant de ses pairs : les protéines bougent aussi dans les membranes des neurones. Il a fallu cinq ans à Daniel Choquet et l’un de ses collaborateurs pour le démontrer et publier cette avancée scientifique majeure dans le domaine des neurosciences. Convaincu que le neurone a des propriétés et sans doute des facultés particulières, Daniel Choquet entame son premier projet ERC en 2009 afin de développer la technologie nécessaire pour observer la mobilité des récepteurs dans la synapse (lieu de connexion entre les neurones). Cela l’emmène vers un deuxième projet ERC en 2014 dont l’objectif était, avec ces nouveaux outils, de comprendre comment ces récepteurs sont stabilisés, de trouver des outils pour modifier ce trafic et de voir l’impact sur la fonction synaptique et cérébrale.

Le projet Dyn-Syn-Mem :

Jamais deux sans trois ! Dans ce nouveau projet, il s’agit de comprendre le lien entre la plasticité synaptique (capacité de la synapse à se modifier) et la mémorisation. Le chercheur et son équipe ont développé des outils qui leur permettent de modifier la mobilité des récepteurs, mesurer l’impact sur la capacité d’une synapse à être plastique et d’analyser ensuite le comportement. Si le fonctionnement des synapses commence à bien être connu de la communauté scientifique internationale, le lien entre le fonctionnement d’une synapse et le comportement reste très méconnu aujourd’hui. En associant des approches de microscopie à très haute résolution, de biologie cellulaire, de physiologie et de comportement, ce projet apportera une vue nouvelle sur les bases cellulaires de l’apprentissage.

Et après Dyn-Syn-Mem ?

Dans sa 2ème ERC, Daniel Choquet et son équipe s’interrogeaient sur le lien entre la mobilité des récepteurs et des pathologies comme les maladies d’Alzheimer ou d’Huntington. La mobilité des récepteurs dans ces deux cas est tout à fait anormale ! « Nous venons de montrer sur un modèle de maladie d’Alzheimer qu’il y a une augmentation de la mobilité des récepteurs. » Ce n’est pas l’unique facteur de la maladie et cela n’empêchera pas la dégénérescence neuronale. Par contre, en jouant sur la mobilité des récepteurs il est possible de jouer sur la consolidation de la mémoire. « Dans des modèles tels que les mémoires traumatiques, on pourrait imaginer injecter une molécule et bloquer cette mobilité pour empêcher le phénomène de consolidation de la mémoire. Réguler la localisation d’un récepteur est aussi important que de réguler sa fonction ! » C’est une piste de réflexion qui emmènera peut-être Daniel Choquet vers un quatrième projet ERC…

© Jan TONNESEN/Valentin NAGERL/IINS/CNRS Photothèque

Fiche d'identité des projets :

Nom du projet : Dyn-Syn-Mem - Dynamic mechanisms and functional roles of synaptic plasticity in memory

Type d'ERC : Advanced grant

Date d'obtention : 2017

Thématique : Neurosciences

Laboratoire : IINS (CNRS/université de Bordeaux)

 

 

Nom du projet : AMPA - Receptor dynamic organization and synaptic transmission in desease

Type d'ERC : Advanced grant

Date d'obtention : 2013

Thématique : Neurosciences

Laboratoire : BIC (CNRS/Inserm/université de Bordeaux)

 

 

Nom du projet : Nano-Scale Organization Dynamics and Functions of Synapses: from single molecule tracking to the physiopathology of excitatory synaptic transmission

Type d'ERC : Advanced grant

Date d'obtention : 2010

Thématique : Neurosciences

Laboratoire : IINS (CNRS/université de Bordeaux)