Journée d'étude "Corps et performances de dignité en contexte (post-)colonial. Amériques, Afrique, océan Indien"

9:00 - 16:30
Visioconférence

La journée d'étude « Corps et performances de dignité en contexte (post-)colonial. Amériques, Afrique, océan Indien » est organisée dans le cadre du groupe « Mondes caraïbes et transatlantiques en mouvement » par la FMSH et laboratoire Passages (CNRS/Université Bordeaux Montaigne/université de Bordeaux/Université de Pau et des Pays de l'Adour/ENSAP Bordeaux), avec la participation de Christine Chivallon, chercheure associée au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM - CNRS/Sciences Po Bordeaux). A suivre par visioconférence, le 13 octobre 2020, de 9h et 16h30.

Le corps est désormais un objet d’étude central des multiples champs de recherche qui s’intéressent aux sociétés coloniales et post-coloniales. Historiquement, il a en effet été la cible première des processus de gouvernement des populations colonisées, de sorte que le corps colonisé est un corps racisé, à la fois symbole d’abjection et d’exploitation. C’est la raison pour laquelle le corps a également constitué le support premier des luttes de libération des sujets colonisés. Ces phénomènes d’oppression et de libération des corps n’ont pas pris fin avec les mouvements de décolonisation et l’effondrement des empires coloniaux européens à partir du milieu du 20e siècle. La domination des corps (post-)coloniaux persiste aujourd’hui sous d’autres formes, aussi bien dans les territoires anciennement colonisés que dans les territoires anciennement colonisateurs où des populations autrefois colonisées se sont installées. En contexte post-colonial, pour de nombreuses populations stigmatisées, le corps demeure ainsi un support primordial des luttes pour la dignité, l’égalité et les droits. Que ce soit dans les Caraïbes, aux États-Unis, en Europe, en Afrique ou dans l’océan Indien, les mouvements de libération individuelle et collective menés par les populations coloniales ou post-coloniales se sont explicitement appuyés, selon des modalités diverses, sur le corps conçu comme support de dignité, et donc aussi de citoyenneté et d’humanité. Cette Journée d’étude se propose ainsi d’étudier ce que l’on peut appeler ces « performances de dignité » (Ajari, 2019 ; Martin-Breteau, 2020), à la fois dans la longue durée et dans leur dimension internationale. Il s’agit notamment de déplacer la question des droits et donc du politique hors de ses sites conventionnels (partis, associations, meetings, etc.) pour la replacer dans le contexte d’expériences ordinaires incarnées des personnes racisées.