Retour sur l'atterrissage de Perseverance sur la planète Mars

Pour cet événement unique, une émission en direct a été organisée par le CNES en partenariat avec le CNRS. Philippe Caïs, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire d'astrophysique de Bordeaux (LAB - CNRS/université de Bordeaux) et de nombreux autres experts ont pris la parole à l'occasion de cette soirée spéciale. 

SuperCam ou l'expertise française sur Mars

Depuis 2014, Philippe Caïs, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire d'astrophysique de Bordeaux (LAB - CNRS/université de Bordeaux) et Chef de Projet de la partie française de SuperCam ainsi que Bruno Bousquet, enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux travaillant au Centre Lasers Intenses et Applications (CELIA - CNRS/CEA/université de Bordeaux) participent avec leurs équipes à la mission Mars 2020 qui vise à déceler des traces de vie sur la planète Mars.

C’est à bord d’une fusée Atlas que le rover Perseverance a quitté la Terre direction la planète Mars le 31 juillet 2020 dernier depuis la station de Cape Canaveral en Floride. Ce robot mobile, aussi grand qu’une voiture avec ses 3 mètres de long et 2.70 mètres de large, est doté de 6 roues lui permettant de passer les rochers. C’est, selon Philippe Caïs, « Le plus gros rover envoyé dans l’espace ».

Il y a 4 milliards d’année, Mars présentait de nombreuses similitude avec le Terre. Une question se pose alors : « Y a-t-il eu une vie sur la planète rouge ? ».

L’astromobile a pour mission principale de répondre à cette question. Pour cela, le rover Perseverance est doté de 7 instruments dont SuperCam, un drône et un système de carottage d’analyse et de stockage des éléments prélevés. 

Qu'est ce que la SuperCam ? 

La SuperCam est un ensemble de techniques d’analyses et d’observation franco-américain fixé en haut du robot. Les Etats-Unis se sont concentrés sur la partie basse de l’instrument : le body unit. Les laboratoires français ont construit et développés la partie haute du mât du rover : le mast unit.

Philippe Caïs, chef de projet au niveau de la contribution française (qui regroupe 7 laboratoires) a œuvré à la conception et à la fabrication de cet instrument. Dispositif français hérité et amélioré de la ChemCam, la SuperCam observe à distance et réalise une analyse spectrale infra-rouge. Pour cela, elle est équipée d’un appareil photo de très haute résolution, de deux lasers et d’un micro. Ce dernier permet d’écouter le vent pour donner des indications sur la météorologie de la planète rouge.

L’appareil envoit les informations recueillies chaque jour à la Terre par satellite. Celles-ci sont réceptionnées par la Nasa puis transmises au Centre national d’études spatiales (CNES) et au Centre Lasers Intenses et Application (CELIA). Bruno Bousquet, enseignant-chercheur rattaché au CELIA, a passé les derniers mois à réaliser des mesures en laboratoire pour ce projet. Ces données martiennes feront l’objet de travaux ultérieurs.