« Il existe des solutions pour protéger la biodiversité, et on est là pour les partager »

Au cœur de la forêt de Chizé, dans une commune considérée comme très peu dense, chercheurs et médiateurs se sont retrouvés pendant la fête de la Science pour partager avec les habitants de la région les dernières découvertes en écologie.

Le 13 et 14 octobre 2023, à l’occasion de la Fête de la science, enfants et adultes ont découvert le règne animal sous l’angle des performances sportives en naviguant entre les exploits athlétiques des renards polaires, les capacités des grands plongeurs et l’adaptation du monde marin face au réchauffement climatique. Près de 1 000 visiteurs sont venus rencontrer les chercheurs du CNRS du Centre d’études biologiques de Chizé1 (CEBC) et les médiateurs du parc animalier Zoodyssé, spécialement réunis pour l’occasion.

Une quinzaine d’ateliers, des expositions et des conférences accessibles gratuitement ont ponctué ces deux journées dédiées aux échanges et aux rencontres. Six cents élèves du département ont été accueillis le premier jour au parc animalier Zoodyssée par les scientifiques, avant qu’ils ne se mobilisent le lendemain avec leurs partenaires pour continuer d’échanger, cette fois, avec les visiteurs curieux. Certains venaient de loin et ont profité de foodtruck pour se restaurer et passer la journée avec les scientifiques.

Les scientifiques du CNRS du Centre d'études biologiques de Chizé et les médiateurs du parc animalier Zoodyssée se sont réunis pour partager les dernières découvertes en écologie
Les scientifiques du CNRS du Centre d'études biologiques de Chizé et les médiateurs du parc animalier Zoodyssée se sont réunis pour partager les dernières découvertes en écologie

Des journées qui se révèlent être une opportunité pour les chercheurs qui voient en elles une occasion de parler des sciences de l’environnement auprès d’une population tournée vers l’agriculture. « Ces moments sont essentiels pour partager ce qu’on fait, explique Charles André Bost directeur du Centre d’études biologiques de Chizé, et partager dans une région très rurale, à vocation de vente de céréales, ce qu’on sait sur la faune sauvage et les conséquences des activités humaines sur la biodiversité. »

Depuis 2019, le Centre d’Etude Biologique de Chizé et Zoodyssée travaillent de concert pour présenter chaque année aux visiteurs la nature sous un autre angle. « Aujourd’hui, les populations sont de plus en plus éloignées de leur environnement et cet environnement ne cesse de se réduire, explique Guillaume Romano, le directeur de Zoodyssée, il est urgent de reconnecter ces populations par la médiation, l’expérience et l’émerveillement, c’est ce que nous essayons de faire lors de la Fête de la science, mais également tout au long de l’année. »

Le parc animalier profite régulièrement de l’expertise des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé pour construire des documents, des objets, des portraits de chercheurs. « C’est naturel de collaborer ensemble, ajoute Guillaume Romano notre parc animalier a été créé par le CNRS pour que les locaux découvrent les animaux de la forêt avoisinante. Nos équipes ont évolué ensemble, au sein de la même forêt pour un but commun de découverte, de compréhension et de protection des différents milieux. »

Près de 1000 visiteurs ont profité de la Fête de la science à Chizé, 600 élèves sont venus participer aux ateliers avec les scientifiques et les médiateurs
Près de 1000 visiteurs ont profité de la Fête de la science à Chizé, 600 élèves sont venus participer aux ateliers avec les scientifiques et les médiateurs

Que ce soit sur le site du CNRS, à Zoodyssée ou au-delà, les scientifiques du centre se mobilisent tout au long de l’année pour faire circuler largement leurs savoirs, en se rendant sur les marchés, en mettant à disposition des scolaires des données pour suivre le déplacement des animaux marins, ou en construisant des programmes de sciences participatives avec certains agriculteurs.

« Nous faisons de nombreux aller-retour avec les publics, cela nous permet d’être à leur écoute et de nous remettre en question par rapport aux attentes de la société, explique Charles-André Bost. C’est un moyen de faire rentrer la science dans nos campagnes en se confrontant aux questions terre-à-terre que se posent le public et en diffusant un message d’espoir, parce qu’il existe des solutions pour protéger la biodiversité, et on est là pour les partager. »

Un engagement parfois à l’origine de belles histoires. Certains enfants qui rencontrent les scientifiques réalisent par la suite leur stage de 3ème au sein du laboratoire, d’autres, sont désormais des jeunes étudiants qui aspirent à devenir à leur tour, des chercheurs qui partagent leur travail auprès du plus grand nombre.

  • 1CNRS / La Rochelle Université