Cérémonie de remises des médailles du CNRS 2020/2021 en Aquitaine

Événement

Le lundi 6 décembre 2021, le CNRS Aquitaine a remis les médailles d’argent, de bronze et de cristal aux lauréats 2020 et 2021 à l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB / CNRS, université de Bordeaux, Bordeaux INP).  

Lundi 6 décembre 2021 s’est tenu la cérémonie de remise des médailles du CNRS en Aquitaine. L’événement s’est déroulée à l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (ICMCB / CNRS, université de Bordeaux, Bordeaux INP).

La cérémonie a débuté avec le discours du délégué régional du CNRS Aquitaine, Younis Hermès. Les représentants des tutelles des différents laboratoires et des institutions présentes se sont également exprimées : Eric Papon, vice-président de l’université de Bordeaux, Nathalie Jaëck, vice-présidente de la commission recherche à l’université Bordeaux Montaigne, Véronique Pallet, vice-présidente en charge de la recherche et du transfert à Bordeaux INP, Laurent Bordes, président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et enfin Gérard Blanchard, vice-président en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche pour la région Nouvelle-Aquitaine.

© Gautier Dufau

Ce sont au total 7 chercheurs qui se sont vus remettre une médaille :

 

MEDAILLE D'ARGENT :

 

  • Rodolphe Clérac est chercheur au Centre de recherche Paul Pascal (CRPP / CNRS, université de Bordeaux). Il est spécialiste de la chimie et de la physique des matériaux moléculaires magnétiques.

    " Être chercheur, c’est avant tout pour moi vouloir apprendre, comprendre et transmettre, être toujours passionné et tenace (sans obstination !) et bien sûr rester modeste face à la complexité des problèmes abordés. D’aussi loin que je me souvienne, je crois avoir toujours eu l’âme d’un chercheur. Au sein de mon équipe, nous construisons, avec ces mêmes valeurs, la matière à partir d’ions métalliques et de molécules organiques pour obtenir de nouveaux édifices ou objets moléculaires ayant une ou plusieurs propriétés physiques ciblées. La forte synergie entre la chimie et la physique, indispensable à ces recherches me passionne et est au cœur de mes travaux sur les matériaux magnétiques et les aimants moléculaires. "

 

  • Philippe Poulin est chercheur en physico-chimie au Centre de recherche Paul Pascal (CRPP / CNRS, université de Bordeaux). Il est spécialiste des particules de carbone et de nouveaux matériaux pour l’énergie.

    " Je souhaitais devenir professeur de sciences-physiques en lycée. Par curiosité, j’ai demandé une disponibilité après l’agrégation pour effectuer un stage de recherche avant de débuter l’enseignement. J’y ai découvert, en étudiant les savons et les émulsions, que les choses si simples qui nous entourent sont bien plus mystérieuses que ne nous le laissent penser les livres universitaires. Il existe un monde à explorer dans le domaine de la matière molle, celui des polymères, des émulsions ou encore des cristaux liquides. J’y travaille encore en structurant la matière molle pour créer des matériaux fonctionnels, sans cesser de m’émerveiller pour des phénomènes inattendus, comme la capacité d’un simple plastique à mémoriser précisément la température à laquelle il a été manipulé. " 

 

  • Denis Laborde est directeur de Recherche à l'Institut ARI (Bayonne) du laboratoire Passages (CNRS, Université Bordeaux Montaigne, université de Bordeaux, ENSAP Bordeaux) et directeur d'études à l'EHESS (chaire d'Anthropologie de la musique). Il est spécialiste de la musique comme outil d’analyse des sociétés humaines.

    " L’improvisation fut la cible de mes premiers travaux. Le pianiste de jazz Th. Monk, comme les bertsulari (faiseurs de vers) basques me convainquirent qu’elle n’est pas un produit du hasard mais un jeu d’adresse. Il fallut pour cela étudier les habiletés incorporées, la force des rituels, l’action située et l’idée, culturellement constituée, que chacun se fait d’elle. L’anthropologie permet cela : elle fait de la musique un outil d’analyse des sociétés humaines. Avec cet outil, j’ai pu questionner d’autres situations : Bach accusé de blasphème en 1729, Steve Reich dénonçant la science dans son opéra Three Tales, l’idéal multiculturel promu par les festivals de Musiques du Monde, le Dispositif d’éducation à vocation sociale de la Philharmonie de Paris. Avec mes doctorants, nous avons créé un espace d’expérimentation : le festival Haizebegi. Aujourd’hui à Bayonne, l’Institut ARI se consacre à l’étude des pratiques musicales en situation de migration forcée. "

 

MEDAILLE DE BRONZE :

 

  • Rémi Boutonnet est chercheur en algèbres d’opérateurs au sein de l’équipe de géométrie de l’Institut de mathématiques de Bordeaux (IMB / CNRS, université de Bordeaux, Bordeaux INP).

    " J’ai toujours aimé les mathématiques. J’ai d’abord été attiré par leur côté ludique, ainsi que par leur caractère irréfutable. Au fil de mes années d’études, j’ai découvert leur profondeur. Elles constituent un monde à part entière, incroyablement riche, avec de magnifiques trouvailles et aussi tellement d’inconnu. En ce sens, le métier de mathématicien est fascinant. On peut apprendre de nouvelles choses tout au long de notre vie, soit en suivant les voies pavées par nos prédécesseurs, soit en ouvrant nos propres sentiers. Comme dans la nature, c’est souvent à la frontière entre des milieux bien différents que l’on trouve des choses intéressantes. Mes recherches sont justement à la lisière entre les systèmes dynamiques, l’analyse fonctionnelle et la géométrie. Ce qui les rend d’autant plus captivantes à mes yeux. "

 

  • Hannelore Derluyn est chercheuse en géomécanique et milieux poreux au Laboratoire des fluides complexes et leurs réservoirs (LFCR / CNRSUniversité de Pau et des Pays de l'Adour, Total SA). Elle est spécialisée dans les interactions fluide-solide pendant des processus de cristallisation dans des géomatériaux.

    " Je me suis plongée, au cours de mon master en génie civil, dans le monde des milieux poreux et je n’ai jamais voulu le quitter depuis. Je me suis ensuite spécialisée dans les processus de cristallisation des sels en milieux poreux, qui peuvent avoir un fort impact sur la durabilité des pierres naturelles ou l’ingénierie du sous-sol, lorsque des gaz y sont injectés. Passionnée par la visualisation de l’intérieur des roches lorsque des cristaux de sels y poussent, l’analyse de leur impact sur le transport des fluides et le comportement mécanique des roches, je réalise des expériences dans des tomographes aux rayons X, couplées avec des analyses d’imagerie quantitatives qui se combinent avec des modèles numériques afin de décoder les secrets de ces processus tellement intrigants. "

 

MEDAILLE DE CRISTAL :

 

  • Bill Allombert est spécialiste en théorie algorithmique des nombres à l'Institut de mathématiques de Bordeaux (IMB / CNRS, université de Bordeaux, Bordeaux INP), chargé du logiciel de calcul formel PARI/GP pour la recherche en théorie des nombres.

    " Créé en 1985 par Henri Cohen et son équipe dans le laboratoire A2X2, le logiciel PARI/GP a été le premier système de calcul formel dédié à l'expérimentation en théorie des nombres. En 2000, nous avons, avec Karim Belabas de l’IMB, repris le développement de ce logiciel pour en faire un outil de référence dans le domaine. Pour cela, nous l'avons publié sous la licence libre GNU GPL et je suis devenu développeur Debian pour l'intégrer aux distributions Linux. De retour à Bordeaux en 2010 comme ingénieur CNRS, je lui donne une nouvelle impulsion en le déployant vers de nouvelles directions (cryptographie, courbes algébriques, formes modulaires, parallélisme, etc.), tout en préservant une interface qui reste accessible à tous les mathématiciens. J’organise également des ateliers pour favoriser les interactions entre utilisateurs et développeurs. " 

 

  • Sophie Hontebeyrie est responsable administrative et financière du Laboratoire de mathématiques et de leurs applications de Pau (LMAP / CNRSUniversité de Pau et des Pays de l'Adour), responsable du centre de services partagés soutien recherche IPRA–LIUPPA–MIRA (8 unités de recherche).

    " Dans un environnement de la recherche publique actif et en perpétuel mouvement, offrir un accompagnement administratif et financier professionnel et fluide est un fort enjeu. C’est le projet collaboratif que je conduis depuis 2019 au travers de la mise en place d’un Centre de services partagés, avec une recette qui régale les convives et que je partage avec plaisir : pour 400 chercheurs, mélanger 12 agents curieux jusqu’à obtention d’une dynamique de groupe à toute épreuve (y compris en période de crise sanitaire !), partager leurs compétences et leurs expériences, mixer leurs propositions, lier leurs réflexions à celles des établissements (process/amélioration continue), répartir leurs missions par domaines de prédilections, pimenter avec une dose de bonne humeur, éviter l’usage du moule pour laisser la créativité se répandre, servir, mesurer le résultat et ajuster. "

Cette cérémonie a eu lieu en présence des représentants des instituts : Jacques Maddaluno, directeur de l’Institut de chimie, Marie Gaille, directrice de l’Institut des sciences humaines et sociales, Christine Hladky, directrice adjointe scientifique de l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes, Cécile D’Orbigny, directrice adjointe administrative de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions et enfin Emmanuel Royer, directeur adjoint scientifique de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions venus remettre leur médaille aux récipiendaires.

Nous remercions tous les proches des médailles d’être venu à la cérémonie. Nous accueillons l’année prochaine Pauline Ascher et Marthe Bonamy qui, pour des raisons personnelles, n’ont pas pu être présentes cette année mais qui ont reçu la médaille de bronze du CNRS 2021 et qui recevront leur récompense avec les lauréats 2022.