« Avec notre revue, on veut montrer l’impact de la recherche sur la société »

Interview Institutionnel

Rédigée en basque, en anglais, en français et en espagnol, la revue InpAkta mêle publications scientifiques et articles de vulgarisation. Son objectif ? Montrer l’impact de la recherche sur la société. Urtzi Etxeberria, un des rédacteurs en chef de la revue et directeur du laboratoire Iker spécialisé dans les études basques, revient sur les ambitions de cette nouvelle revue aux contours peu communs.

Une revue scientifique qui propose également d’expliquer simplement les sciences, la revue InpAkta possède de multiples facettes, comment la définiriez-vous ?

Urtzi Etxeberria : Avec notre revue, on veut montrer l’impact de la recherche sur la société. D’ailleurs, son nom « inpakta » vient de la combinaison des noms « impact » et « actes » en basque, une espèce d’actes de la recherche. Avec cette revue, on souhaite présenter des travaux de recherche qui présentent un intérêt direct pour les citoyens, mais qui demeurent hors de leur portée sans un travail de vulgarisation.

Dans InpAkta, toutes les publications scientifiques citées sont précédées d’articles vulgarisés. Ils sont pensés pour expliquer de manière simple les implications des résultats de recherche publiés par les scientifiques.

Finalement, avec une ligne éditoriale centrée sur l’impact de la recherche sur la société, comment sont identifiés les sujets ?

U.E. : Nous fonctionnons de la même façon qu’une revue classique. Notre comité de rédaction est constitué de scientifiques issus de différentes disciplines qui étudient les propositions d’articles et les sélectionnent en fonction de leur qualité, et de la répercussion des résultats sur la société. Lorsque les sujets sont validés, ce sont les éditeurs de la revue, avec validation des scientifiques eux-mêmes, qui se chargent de rédiger la page de vulgarisation de leurs travaux de recherche.

InpAkta sera d’ailleurs la première revue scientifique basque interdisciplinaire puisque nous avons structuré son contenu autour de cinq domaines de connaissance : les sciences naturelles, les sciences de la santé, les sciences humaines et sociales, la technologie et l’aménagement du territoire. C’est une organisation dont nous sommes particulièrement fiers et qui repose sur de nombreux partenariats tissés avec les universités et organismes de recherche du pays basque, de la Nouvelle-Aquitaine et même des États-Unis.

La page de vulgarisation est rédigée en anglais, en français, en espagnol, mais également en basque, et les articles seront publiés en basque et en anglais, pourquoi ce choix ?

U.E. : En effet, InpAkta sera disponible dans quatre langues différentes parce que nous souhaitons la rendre accessible au plus grand nombre. L’idée de la revue est venue d’un chercheur de l’université du Pays Basque, le basque est donc très présent dans la construction de cet objet, et cela permet de rendre l’information scientifique plus accessible à celles et ceux qui sont à l’aise dans cette langue.

On diffusera en priorité la revue sur le territoire basque où se trouve la majorité de nos partenaires, mais également aux États-Unis avec l’aide de certaines universités et centres de recherche qui étudient la langue basque. La revue a d’ailleurs été présentée récemment dans le pays basque espagnol et français. Nous ne sommes pour le moment pas encore parvenus à nouer des relations autour d’InpAkta avec les diasporas basques d’autres pays, comme l’Argentine, mais cela pourra s’imaginer dans l’avenir.

Un numéro zéro de la revue est d’ores et déjà disponible, comment pourra-t-on se procurer les prochains ?

U.E. : Les prochains numéros seront disponibles en ligne sur le site internet de la revue, où vous pouvez d’ores et déjà retrouver le numéro zéro. Dans ce numéro, nous avons par exemple abordé la question de la confidentialité des données dans le suivi de l’évolution d’une pandémie, comme celle de la Covid-19. C’est d’ailleurs cette crise sanitaire qui a révélé le besoin criant de renforcer le dialogue entre les scientifiques et les citoyens, constat qui nous a amené à créer InpAkta.

La revue sera également disponible sous format papier. On souhaite la mettre à disposition des étudiants dans les bibliothèques et les cafétérias universitaires, étant donné que plusieurs universités nous soutiennent. Mais on souhaite également distribuer la revue dans les bibliothèques municipales pour permettre au plus grand nombre de découvrir le monde de la recherche. Nous publierons deux numéros par an, le premier appel à contribution sera lancé début mars pour une publication du premier numéro en avril 2025. La version en ligne sera mise à jour au fil de l’eau.